Saint Laurent d'hier et d'aujourd'hui


La préhistoire

Les premiers habitants construisent des huttes en rondins sur un socle en bois supporté par des pilotis enfoncés dans le sol vaseux à l’embouchure du Var. (Cap 3000) Ce sont des nomades. Ils vivent de la pêche.

L’époque gallo-romaine

L’histoire de notre village est liée au fleuve qui le longe. Il est le passage de nombreuses invasions. Lorsque Jules César envahit la Gaule, il lui donne le nom de Varum flumen (fleuve fou). Il mesure alors 1km750 de large. Au square Benès, on a découvert les restes d’une villa romaine, d’un atelier de poterie et de métallurgie. Les murs sont construits de moellons de calcaire et de galets. Ses habitants cultivent les oliviers (fabrication de l’huile) et la vigne, vivent de la pêche. Saint Laurent s’appelle alors Castrum Agrimontis.

Le Moyen Age

Au Moyen Age, des moines, les frères Augustins bâtissent un hôpital au lieu dit d’agrimont pour les pauvres et les " fourbus ". Cet hôpital est placé sous la protection de Saint Laurent ce qui donnera le nom définitif de notre ville. Mais, les moines sont chassés par le pape d’Avignon. Ils se réfugient alors du côté de Nice dans le quartier depuis appelé Saint Augustin. L’hospice est alors géré par l’évêque de Vence qui est sous l’autorité des comtes de Provence. Le Var sert de frontière entre le duché de Savoie et la Provence. Les gueyeurs doivent assurer le passage à gué ou en barque du Var sans aucun paiement ce qu’ils s’empressent d’oublier vite. Ils sont choisis pour leur force et leur moralité irréprochable. C’est un métier pénible et dangereux.

A la suite de la guerre de cent ans, la cité dépérit et la peste noire dépeuple tout le village. Pour lui redonner vie, l’évêque de Vence, Raphaël Monso, seigneur de l’époque fait appel à des familles ligures en Italie. Trente familles du val d’Oneille prennent possession des terres incultes et agrandissent le village. En échange des terres, ils doivent reconstruire, assurer le passage du Var et payer une taxe à l’évêque, charges qu’ils trouvent trop lourdes et qu’ils assureront après de

nombreuses discussions. Mais les malheurs continuent à s’abattre. Durant cette période, à plusieurs reprises, Saint Laurent est ravagé par les inondations, les incendies, les guerres et les famines. Les guerres se succèdent. De ce fait, le village de Saint Laurent se concentre et se fortifie. Il est alors ceinturé par des remparts et 4 tours. La porte saint Antoine est une entrée du village. L’élevage devient important (vaches, moutons, chèvres...). On cultive le blé, le chanvre et le lin. Saint Laurent est réputé pour son bon vin muscat. La communauté désigne chaque année des consuls (sorte de conseil municipal). Le lendemain de Noël, le 26 décembre, sur la place Mayen, toutes les activités sont mises aux enchères (les moulins, la boucherie, le four…). Le valet de ville fait les annonces, le garde champêtre surveille les cultures. Il y a aussi une sage femme, un médecin, des gueyeurs et un agent de l’horloge.

En 1598, le premier pont fait de bateaux collés les uns aux autres fut inauguré pour la venue de François Ier. Le seigneur Pisani achète en 1698 la seigneurie de Saint Laurent à l’évêque de Vence.

Après la révolution, les Laurentins décident de se partager les lots communaux du seigneur Pisani qui sont tirés au sort. Le territoire est couvert de vignes, d’oliviers, d’orangers et de figuiers. Les arbres sont alignés avec du blé entre deux. Tout est cultivé avec beaucoup de soin. Malheureusement, la sécheresse reste un problème important. En 1792, un pont en bois est construit (dans le prolongement de la rue de l’ancien pont) pour traverser le Var qui sert de frontière entre la Provence et le Comté de Nice. Il mesure 700m. Il est interdit aux voitures de s’y croiser, de le traverser en trottant ou en galopant à cheval. Une barrière et un octroi où l’on paye des taxes sont installés. Ce pont est sans cesse endommagé par le flottage du bois et par les crues. Saint Laurent est une ville étape pour les armées, les pèlerins, les malades, les attelages et les douanes.

La bataille du Var a lieu sous Napoléon. Elle est dirigée par Suchet et dure 19 jours. C’est une victoire. En 1860, le Var n’est plus une frontière. Le comté de Nice est rattaché à la France. Il faut attendre 1864 pour qu’un pont en fonte permette le passage de la première voie ferrée. (Avant, il fallait 11 jours et 12 relais pour parcourir Paris, Côte d’azur.) L’année suivante, l’ancien pont de bois est remplacé par un ouvrage en béton parallèle à la voie ferrée.

L’époque contemporaine

Au début du 20ème siècle, le raisin de table à récolte tardive (le Servan ) est cultivé sur les coteaux de Montaleigne et des Pugets. Les cultures maraîchères sont importantes, offrent une grande variété de légumes sur les terres riches (alluvions) et chaudes du bord du Var. La production fruitière est variée : agrumes, fraises, framboises, cerises, pêches, et abricots. La digue Toesca protège des crues, les cultures et les habitations. L’eau d’arrosage manque à Saint Laurent. On capte alors l’eau du Var et on la dérive. Le canal Toesca alimente les moulins et les scieries. Le canal de la rive droite (conçu par Adrien Castillon) est crée en 1909. L’eau est prise au pont de la Manda et va jusqu’à Cagnes. Puis, sera construit le canal de la Gravière. Ces canaux permettent l’irrigation des cultures florales et des orangers. Dans les années 30, l’horticulture se développe. Les fleurs coupées (roses, œillets et giroflées) sont exportées. De la fleur d’oranger, on extrait l’essence de Néroli pour les parfumeries. L’horticulture va s’intensifiant, modelant le paysage par le nivellement des collines en terrasses déboisées pour l’implantation de serres.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Saint Laurent est bombardé (23 fois), a ses ponts endommagés et détruits. Dès 1949, la circulation est rétablie sur un nouveau pont. Très vite un deuxième pont est édifié pour desservir la route de bord de mer. Le pays est reconstruit. De nombreux immeubles sont bâtis pour une population sans cesse grandissante. Saint Laurent, aujourd’hui vit grâce au tourisme (port, hôtels, restaurants..), à sa zone industrielle, à son centre commercial, à l’horticulture, aux cultures maraîchères et fruitières. Mme Marchand